Dernière mise à jour le octobre 28, 2025 par Brenda
De temps à autre, une série très appréciée fait son grand retour, suscitant à la fois la nostalgie et repoussant les limites des mécanismes familiers vers de nouveaux horizons audacieux. En 2025, Ninja Gaiden 4 a stupéfié les fans et les nouveaux venus, non seulement en redonnant vie à une franchise d’action légendaire, mais aussi en réussissant une collaboration risquée entre deux titans du combat : Team Ninja et PlatinumGames.
Les fans de longue date se souviennent des années qui ont suivi Ninja Gaiden Z: Yaiba comme d’une période de disette, ponctuée de rumeurs et de scepticisme, en particulier après le départ du visionnaire créatif Tomonobu Itagaki. Pourtant, Ninja Gaiden 4 arrive comme une fusion rare : l’approche disciplinée de Team Ninja en matière de combats à l’épée brutaux et techniques, renforcée par le talent caractéristique de Platinum pour les mouvements rapides et les effets spectaculaires. L’influence de Xbox Game Studios et de l’éditeur Koei Tecmo a non seulement apporté un financement essentiel, mais a également placé la barre très haut en termes de finition et de portée.
Équipe de Lancement et de Création
L’annonce d’une collaboration entre Team Ninja et PlatinumGames a surpris même les fans les plus optimistes de la franchise. Ces studios ont, chacun de leur côté, redéfini notre expérience du jeu d’action, que ce soit avec les combos « sans pitié » de Ninja Gaiden ou le dynamisme haletant et arcade de Platinum dans des jeux comme Bayonetta et Nier Automata. Aujourd’hui, en collaborant, ils ont tenté de créer à la fois un hommage aux racines de la série et une nouvelle norme en matière d’action en 3D.

Alors que Xbox Game Studios investissait massivement dans le développement et le marketing, Koei Tecmo prenait les rênes pour préserver le canon et l’image de marque de la série. La conception principale a été confiée à Platinum, tandis que Team Ninja s’occupait de l’IA et des systèmes de combat avancés. La friction créative, de l’avis général, s’est avérée productive, donnant naissance à un jeu qui ne ressemble en rien à un clone des titres les plus connus des deux studios, mais plutôt à un mariage de styles doté d’une identité énergique qui lui est propre.
Premières Impressions – Un Monde Renaît
Dès le début, Ninja Gaiden 4 affiche très clairement son ambition. Le design visuel, réalisé à l’aide du moteur propriétaire de Platinum, s’inspire fortement du cyberpunk noir. Des rues glissantes sous la pluie, des panoramas néons et des cieux orageux plantent le décor. L’animation est fluide et réactive : Yakumo, le nouveau protagoniste, se déplace avec une agilité féline, tandis que le héros légendaire Ryu Hayabusa conserve sa grâce stoïque et mortelle.
La directrice artistique Tomoko Nishii insuffle aux cinématiques et aux modèles de personnages des influences issues des anime, particulièrement visibles dans le costume fluide et le visage expressif de Yakumo. Les arènes de combat vibrent grâce à un éclairage dynamique et des effets de particules, conférant même aux escarmouches les plus simples un sens du spectacle visuel. Bien que le passage à un style artistique anime stylisé constitue un changement notable, il s’inscrit dans la logique de la franchise, qui évolue vers des déplacements à grande vitesse et des décors plus grands que nature.
Combat Évolué – Maîtrise du Mouvement et du Chaos
Si Ninja Gaiden 4 brille dans un domaine, c’est bien celui du combat. Les développeurs avaient promis l’expérience hack-and-slash la plus sophistiquée à ce jour, et ils ont largement tenu leur promesse. Le jeu offre essentiellement ce que les fans attendent : des temps de réponse ultra-rapides, une multitude de combos vertigineux, une IA ennemie impitoyable et une courbe de difficulté qui ne s’aplanit que très rarement.
Mais ce sont les nouveaux mécanismes qui font toute la différence. Les niveaux ouverts permettent une exploration enrichissante, avec des missions secondaires et des secrets environnementaux qui récompensent les joueurs prêts à s’aventurer hors des sentiers battus. Fini le temps où l’on pouvait battre les boss à la va-vite ou compter sur un seul coup gagnant. Les ennemis s’adaptent, ripostent et exploitent les failles, ce qui nécessite une stratégie adaptative.

Combat en Profondeur
Yakumo, le jeune ninja qui occupe le devant de la scène, présente le « Blood Gauge », un système risqué qui consiste à sacrifier sa santé pour briser les défenses ennemies et déclencher des attaques transformatrices « Raven Form » propres à chaque arme. Cinq armes principales sont à débloquer, chacune disposant d’une gamme complète d’attaques alternatives, de mouvements secondaires et d’animations « finisseurs » spectaculaires. Ryu Hayabusa, qui apparaît dans les derniers chapitres, conserve ses mouvements classiques, mais semble encore plus puissant grâce à des commandes plus précises, une caméra perfectionnée et des bibliothèques de compétences élargies.
Les joueurs débloquent désormais des capacités grâce à deux devises : les améliorations générales dans la boutique Muramasa classique et les compétences spécifiques aux armes dans les nouvelles boutiques. Les shurikens sont la seule option à distance, une décision qui met encore plus l’accent sur la maîtrise du combat rapproché. Dans les niveaux de difficulté inférieurs, des aides sont disponibles (esquive automatique, garde automatique), mais les vétérans trouveront le mode Master Ninja impitoyablement exigeant. Même les pros de la série doivent s’attendre à plusieurs défaites par boss lors de leur première partie.
Innovation en Matière de Conception – Mouvement est Roi
La conception des niveaux marque une nouvelle avancée. Inspiré par le genre plus large des « jeux d’action », Ninja Gaiden 4 intègre des mécanismes de déplacement modernes : des grappins pour se balancer, des combinaisons ailées pour planer et des tyroliennes pour se déplacer rapidement entre les différents quartiers de la ville. Les zones urbaines ouvertes invitent à partir à la « chasse aux secrets » ; seuls les plus impatients se précipiteront vers les objectifs principaux de l’histoire. Cette nouveauté est particulièrement évidente dans les « missions purgatoires », une série d’arènes optionnelles avec des défis de plus en plus difficiles et des vagues d’ennemis épuisantes.
La combinaison de champs de bataille tentaculaires et de combats linéaires dans des couloirs fait que le rythme ne s’essouffle que rarement. Les objectifs secondaires, les objets à collectionner habilement dissimulés et les costumes à débloquer révèlent l’influence des meilleures pratiques de Platinum. Ce n’est que parfois que l’exploration tombe dans la répétition, notamment lors des segments « reprise » de Ryu, qui réutilisent parfois des zones du parcours de Yakumo pour des raisons narratives.
Dynamique et Progression des Personnages

Le casting a subi un changement radical. Yakumo, un jeune talent impétueux issu d’un clan ninja rival, est le personnage principal jouable. Il est expressif, agile et, grâce à son design, fait le lien entre la sensibilité cinétique de Platinum et l’intensité classique de Team Ninja. Ryu, quant à lui, est un gardien stoïque, légèrement modernisé mais toujours respectueux de ses racines.
La « jauge de sang » définit le style de jeu de Yakumo, tout comme la « forme corbeau » débloquée par chaque arme, une fonctionnalité qui permet aux joueurs de changer rapidement de combinaison de coups pour effectuer des attaques spectaculaires dignes d’un film. La progression est significative : les arbres de compétences généraux et spécifiques à chaque arme permettent une personnalisation approfondie, et essayer différentes configurations est à la fois motivant et amusant.
Notamment, le jeu inclut un nouveau mécanisme de changement de personnage : dans les moments critiques, vous prenez le contrôle de Ryu pour les combats contre les boss et les missions flashback, créant ainsi une interaction narrative très satisfaisante. Cependant, certains vétérans pourraient trouver les niveaux de fin de jeu de Ryu moins innovants en raison des boss recyclés et du manque d’idées nouvelles.
Histoire : Simplicité Prime sur le Fond
Si Ninja Gaiden 4 a un point faible, c’est bien son scénario. Les vétérans ne s’attendaient pas à une œuvre littéraire, mais malgré tout, le récit de cette année reste très basique. Yakumo est chargé d’éliminer Seori, une prêtresse liée à une malédiction persistante du « Dragon noir ». Au lieu de suivre les ordres de son clan, il décide de la protéger, ce qui les conduit tous deux à un pèlerinage vers des sanctuaires mystiques dans l’espoir de disperser une fois pour toutes un mal ancien.
Ryu, initialement présenté comme un semi-antagoniste, devient un allié réticent, tandis que le conflit entre Yakumo et son propre clan couve en arrière-plan. Bien qu’il y ait des caméos et des rebondissements à mi-parcours, la plupart sont annoncés bien à l’avance. Les personnages secondaires, comme Seori, sont peu développés, avec des motivations qui surprennent rarement. Les dialogues tendent vers le mélodramatique, tombant parfois dans des échanges trop explicatifs ou carrément « fan service ».
L’une des décisions les plus controversées en matière de rythme intervient tardivement, lorsque le joueur est plongé dans des séquences prolongées avec Ryu qui se déroulent en même temps (ou avant) l’histoire de Yakumo, ce qui l’oblige à revenir sur des terrains familiers. Certains interprètent cela comme du remplissage, tandis que d’autres apprécient la possibilité de mettre en valeur les mouvements raffinés de Ryu dans de nouveaux contextes. Quoi qu’il en soit, il s’agit clairement d’une réflexion après coup, peut-être en vue de DLC et d’extensions futures.
Direction Artistique et Audio

Si le scénario traîne en longueur, la présentation, elle, est excellente. La bande-son de Ninja Gaiden 4 est puissante et riche : les thèmes électro-punk des combats accentuent l’adrénaline, et les sons environnementaux (ronronnement des trains, bruits de foule et effets d’écho) plongent le joueur dans l’action. Les effets des armes sont nets, et les coups critiques ont un poids satisfaisant.
Le virage pris par le département artistique vers un design inspiré des anime divisera les fans. Certains déplorent l’abandon du caractère mature et réaliste de la série, tandis que d’autres louent le style vibrant et expressif ainsi que la différenciation des personnages. Le spectacle visuel reste de premier ordre, en particulier dans les combats, où les effets de particules, les esquives au ralenti et les finishers cinématiques apportent une fraîcheur visuelle à chaque bataille.
Affrontements Avec les Boss et Difficulté
Les boss mémorables et difficiles ont toujours été la marque distinctive de Ninja Gaiden, et le quatrième opus respecte largement cette tradition. De plus, les mécanismes uniques de chaque ennemi majeur, une caractéristique de Team Ninja, récompensent l’observation, la patience et la maîtrise. Les sections de Ryu recyclent parfois des boss, mais le parcours de Yakumo est marqué par des épreuves originales et véritablement difficiles.
Le niveau de difficulté Master Ninja est toujours aussi exigeant, nécessitant une exécution sans faille, la mémorisation des combinaisons et une grande capacité d’improvisation. Les joueurs moins expérimentés peuvent relever le défi grâce à des aides, mais la plupart trouveront tout de même le mode normal difficile, mais équitable, ce qui constitue une alternative rafraîchissante aux jeux parfois trop indulgents de cette génération.
Conception du Monde et des Niveaux : Pas Parfaite, Mais Satisfaisante

La structure linéaire des missions est toujours présente, mais de vastes zones à Tokyo et des paysages fantastiques sombres invitent à l’exploration. Des objets secrets et des pièces cachées incitent à rejouer, et la diversité des environnements, bien que n’étant pas époustouflante au niveau « nouvelle génération », est plus colorée et vivante que dans certains jeux d’action récents. Les niveaux dans les égouts et les toits baignés de néons créent une ambiance sombre, même si la fidélité graphique n’est pas toujours inégalée.
Certains critiques déplorent l’absence de moments marquants dans le déroulement de l’histoire ou la répétition occasionnelle de certains éléments. Néanmoins, l’univers semble vivant, regorgeant de défis secondaires, d’objets à collectionner et d’objectifs non linéaires.
Conclusion – Renaissance d’un Classique d’Action
Ninja Gaiden 4 fait l’objet d’une attention particulière, à la fois en tant que relance de la série et en tant que collaboration très médiatisée. Éclipse-t-il les titres vénérés Black et Sigma ? Pas tout à fait, mais il établit une nouvelle norme audacieuse pour les jeux d’action hybrides et offre les combats fluides et brutaux qui manquaient désespérément aux fans.
Son scénario ne va pas révolutionner le genre, et on remarque parfois quelques répétitions dans la structure. Mais le mélange entre le design dynamique de Platinum et le classicisme intense de Team Ninja donne un système de combat super fun, rapide, punitif, stylé et gratifiant. Les innovations dans les mouvements, les mécaniques des personnages et l’IA des ennemis rendent chaque combat intense.
Yakumo apparaît comme un nouveau héros crédible, Ryu est traité avec respect, et l’admiration évidente des développeurs pour la franchise transparaît partout, hormis dans l’intrigue parfois générique. Pour les amateurs de jeux d’action, les historiens du genre et les fans de Ninja Gaiden, c’est une expérience incontournable, intense, magnifique et joyeusement impitoyable.
Ninja Gaiden 4 mérite sa place, non seulement dans les archives de la série, mais aussi parmi les aventures hack-and-slash incontournables de 2025.
Score Final
— 9.5/10 —
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